Mais il semblerait que je ne sois pas assez paranoïaque.
J’imagine que ça fait de moi une mauvaise mère (je vois déjà les yeux de mon
chum lui sortir de la tête. Relaxe, chéri, c’est une façon de parler). Quand ma
fille mouche, je me dis qu’elle a un rhume, et que ça devrait durer 7 jours.
Quand elle tousse comme une vieille fumeuse, j’appelle info-santé, et on me dit
que « la toux, on endure ça 3 semaines, madame », alors j’endure, et ça
passe. Et la fois suivant, je me rappelle de la calme infirmière du 8-1-1, et
j’endure encore. Mais là, mon chum, (oui, encore toi, chéri) me dit qu’il est
inquiet, « Rappelle donc au 8-1-1 pour être certaine ». Alors je
rappelle. Et une nouvelle infirmière me dit qu’avec la description de la toux
que je lui fais, il faut que j’aille voir un médecin. « Demain? », je
lui demande. Non, aujourd’hui. Tout de suite. Maintenant.
La panique s’installe.
Je pleure. Culpabilité. Ma fille est malade, et je n’ai rien fait. À ce
moment-là, j’ai oublié l’infirmière calme et ses bons conseils, j’ai oublié que
le rhume dure souvent plus de 10 jours. Je suis passée en mode gestion de
crise. On embarque les sacs dans la voiture. De la purée, des couches, un tapis
de jeu, mon sac de tricot, 2 livres, un restant de tarte au citron pour nos
estomacs qui n’ont pas vraiment déjeuner, on attrape tout ce qui semble utile
pour camper à l’urgence. On réveille la poulette, qui dort tranquillement comme
elle le fait tous les dimanches matins en revenant de la natation. Elle me
semble soudainement bien fragile, pâle et maladive. Je ne la regarde pas trop,
j’espère qu’elle se rendorme dans la voiture, ce qui n’arrivera pas, bien sûr.
Inutile de raconter dans le détail les 4 heures qui vont
suivre. Triage, attente, ouverture du dossier, attente, déplacement vers la
salle d’examen, attente, frustration, attente, colère, attente, découragement,
examen expéditif, attente, radiographie, attente, verdict. « Votre fille
n’a rien, madame, elle combat un rhume, ça va passer » Regard oblique qui
semble dire : « Encore une folle qui encombre les urgences avec les
bobos imaginaires de son enfant ». Soupir. Retour à la maison.
Bilan : la poulette tousse toujours comme une vieille fumeuse, et je suis
maintenant fatiguée, frustrée et désabusée.
Comment faire pour être à la hauteur? Suis-je une mauvaise
mère si j’assume que ma fille va guérir toute seule de son rhume? Si ça m’irrite
au plus haut point d’avoir perdu une demi-journée à l’urgence pour rien? Pire,
si je préférerais presque (j’ai dit presque!) que ma fille soit malade juste
pour avoir eu raison de m’inquiéter? D’un côté, je dois rester calme, et de l’autre,
je devrais davantage paniquer.
Il n’y a pas de conclusion à cette histoire. La
vie continue. Ma fille va bien, elle tousse encore, elle a recommencé à moucher
(façon de parler, puisque c’est plutôt maman qui la mouche…). Je suis toujours
moi, un peu paniqueuse et en même temps un peu trop relaxe. Surtout indécise et
démunie face à toutes les décisions qu’il y a à prendre à chaque jour quand on
s’occupe d’un bébé.
Bonjour ma soeur, je pense que tu es mieux d'avoir perdu une demi-journée à l'hôpital pour rien que de ne pas être aller du tout et que se soit grave. Et pour se qui est d'être une mauvaise mère, pas du tout. Est-ce que Grand-Maman Didi est allée à l'hôpital à tout les fois qu'un de nous toussait? non, et on est en santé et plein d'anticorps.
RépondreSupprimerJolie photo de bébé bidou!!