Tout commence par un jardin. Pourtant, ce n’est pas mon
premier jardin. C’est mon troisième été dans notre maison, mon troisième jardin
à moi. Il est de plus en plus beau à chaque année, de plus en plus grand aussi.
Chaque parcelle de soleil que je peux grappiller aux plantes décoratives qui
étaient là à notre arrivée me rajoute un petit sourire. Le terrain est très
ombragé, alors le moindre rayon va engraisser mes belles tomates et mes
poireaux vivaces (oui, oui, vivaces, j’en parlerai peut-être une autre fois).
Je suis parfois maladroite et souvent paresseuse, mais au bout du compte, j’ai
toujours de bien beaux concombres à me mettre sous la dent.
Tout commence par un bébé. Pas un nouveau bébé de quelques
jours, non, un bébé déjà joufflu, une belle poulette de presque 7 mois. Un bébé
à qui on est déjà habitués, un premier, une splendeur, un quotidien. Une routine
qui s’installe, un boulot qu’on ne retrouvera pas, des changements qui prennent
place. Une redéfinition de ma personnalité qui s’impose, à travers la présence
de ce petit être dodu et souriant, mais aussi à travers ses absences. La
nécessité d’exister par moi et pour moi.
Tout commence par une conserve. Pas la première, ni
certainement la dernière. J’ai plusieurs pots de confiture derrière la cravate,
ce n’est pas une nouveauté, mais une redéfinition de moi qui passe par la
conserve, la conservation, semble se dessiner. Nourrir ma famille prend de plus
en plus de place dans mes priorités. Nourrir bien, nourrir bon, nourrir ma
famille élargie aussi, mes amis, pouvoir continuer de les recevoir avec faste
malgré le budget qui se réduit. Offrir des cadeaux faits main, parce que je suis allergique aux bébelles qui
trainent dont on ne servira jamais.
Tout commence ici.
Redécouvrir l’écriture à travers mon quotidien. Mettre en mots et créer
des images pour redéfinir ma personne, pour baliser les années qui viennent.
Tout commence et c’est bien ainsi.
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